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Titre du blog : Petites histoires comme ça...
Auteur : na-o:Na-o
Date de création : 03-06-2011
 
posté le 03-06-2011 à 01:31:44

Ma huitième merveille du monde

 

 

 

 

Grâce à ma mère qui exerce le métier de chercheur en botanique, j’ai beaucoup, beaucoup voyagé durant mon enfance
J’ai vu bien des choses en ce monde,  dont des choses extraordinaires, des choses dont je n’aurais même pas imaginé l’existence. Et les sept merveille du monde en font partie.
La grande muraille en Chine, l’ancienne cité de Petra en Jordanie, la statue du Christ Rédempteur au Brésil, le Machu Picchu au Pérou, le Chachène Itza au Mexique, le Colisée à Rome et le Taj Mahal en Inde. Je les ai toutes vues lorsque j’ai fait le tour de la planète dès l’âge de cinq ans, et depuis le temps, j’ai toujours cru que rien ne pouvait plus me surprendre. Mai j’ai eu tord, car en étant si sûr de moi, j’ai finalement été totalement déboussolé. Car rien ne m’a préparé au choc que j’ai ressenti lorsque je suis arrivé ici, dans cette classe de terminale littéraire française, en début d’année - jour de mes dix-huit ans - et que mes yeux se sont posés sur Elian pour la première fois.
Assis au second rang, dans la rangée de droite, il était en train de papoter gentiment avec une fille brune aux cheveux très bouclés répondant au nom de Tsukumo, alias Tsu.
Petit de taille, très mince, presque chétif, il se tenait à demi courbé, comme s’il portait le poids du monde sur ses épaules. Ses cheveux étaient blonds, mi-longs et très brillants. Ils paraissaient si doux que mes doigts me démangeaient, j’avais tellement envie de plonger mes doigts dans cette masse si soyeuse! Sa peau était d’une blancheur laiteuse, et presque aussi délicate que de la porcelaine. Le toucher de son épiderme devait être si doux! Sa bouche était un petit bouton de rose encore non éclos, ses lèvres des pétales divins d’un délicieux rose nacré, cachant derrière elles, deux rangées de dents blanches comme des perles d’huitres.
Sans trop savoir comment, ni pourquoi, j’était devenu follement épris de son visage à la douce expression mélancolique et rêveuse. Mais le plus choquant était ses yeux. Si violets, si brillants de vivacité… De vraies améthystes scintillantes! Ces prunelles étaient pour moi les plus beaux des joyaux - bien plus purs que ceux que j‘avais vu dans les îles, près des volcans ou en Afrique -, mais aussi les plus belles choses qui faisaient battre mon cœur comme un tam-tam.
Dès que mon regard avait croisé le sien, j’avais eu pour ces yeux, un véritable coup de foudre, et j’en ai encore le vertige rien que d’y penser.
L’idée de l’aborder et de me déclarer à lui, même s’il est un garçon, m’a déjà effleuré. Mais je suis quelqu’un d’assez maladroit en amour, et je me met à bégayer dès que j‘essaie d‘aligner deux pensées cohérentes. Pour ne rien arranger, je suis également de nature timide et effacée, même s’il m’arrive parfois de faire de l’humour en public et de montrer les dents quand on m’énerve un peu trop.
Que l’élu de mon cœur soit une fille ou un garçon, cela n’a pas d’importance pour moi, pas plus que pour ma mère d’ailleurs. Non, le problème ne vient pas de son sexe, mais de ma propre incapacité à me déclarer.
Si je me souviens bien, cela va bientôt faire trois mois que je me languis d’amour pour cet angelot adepte du style Métalleux et vaguement Visual sur les bords. Mais j’ai beau faire, jamais rien ne sort. Même si je pense, rêvasse et réfléchit beaucoup. Beaucoup trop en fait.
Je me souviens d’avoir échangé avec lui quelques regards furtifs à la cantine, au fin fond de la cour de récréation ou au détour d’un rayon de la bibliothèque. Chaque fois, c’est le même sentiment qui m’assaille, le frisson qui m’envahit, car l’impact de ce regard violet agis sur moi comme une drogue. C’est vraiment dingue cette histoire, mais c’est plus fort que moi.
Pour donner un exemple simple de mon incapacité à gérer ma timidité: la dernière fois que je l’ai vu, c’était à la Fnac du centre commercial situé dans le quartier. Il était accompagné de Tsukumo - avec qui je me suis rapidement lié d’amitié pendant un de mes exposés -, et portait une jupe écossaise - d’ailleurs en y repensant, peut-être était-ce un cosplay? - dans laquelle je l’ai trouvé absolument mignon.
Il était vraiment à croquer dans ce vêtement pour filles, et j’ai n’ai rien pu faire d’autre que de rougir lorsque Tsu nous a présentés l’un à l’autre. Comme si je ne le connaissais pas déjà! Comme si je ne savais pas déjà par cœur la forme de son visage et de son corps depuis le temps que je le vois, le fixe et l’imagine en rêve!
J’ai beau être timide, je sais aujourd’hui que je ne peux plus garder ça pour moi, qu’il faut que j’en parle à quelqu’un. C’est pourquoi j’ai pris la décision de le faire, avec des personnes que j’apprécie et à qui je fais confiance, cette après-midi dans le parc près de l’école.
Assis tous les trois sur un banc près d‘une mare, Tsu, son petit ami Brian, que je connais maintenant depuis un petit bout de temps grâce à des amis communs, et moi, jetons du pain aux canards. Si je les ai choisit, c’est autant pour notre bonne entente que pour l’expérience qu’ils ont de l’amour - tous deux sont fiancés et ont eu des difficultés pour en arriver à ce stade de leur relation, mais aujourd’hui ils s’entendent presque à merveille -, alors je ne connais personne de mieux placé pour me donner des conseils en amour!
Il fait assez frais aujourd’hui, mais ils restent stoïques, et gentiment, ils attendent que je me confesse, mais y a pas à dire, c’est vachement dur! Même si je sais que leur parler de mon dilemme est la meilleure chose à faire si je veux éviter de me retrouver à l’asile d’ici quelques mois.
- Bon Hugo, tu vas bientôt cracher le morceau ou il faut que je te l’extirpe de force? On se les gèles ici!
D’une certaine manière, j’ai toujours apprécié le franc-parler de Tsukumo et même si nous ne nous sommes pas proches depuis très longtemps - elle est un peu comme une mère pour moi -, je prend davantage cette taquinerie comme une marque d’affection qu’une agression.
- Ouais, ouais. Laisse-moi juste le temps de rassembler mes idées.
- Quoi, quelles idées? De toute façon je suis sûre, non je sais que c’est à propos d’Elian! Je suis empathe alors essaie pas de me raconter des craques!
Coincé, je lance un regard un peu désespéré à Brian, qui ne me soutiens pas d’un iotas et  n’a d’yeux que pour Tsu. Soudain je me sens très seul. Où est passée la solidarité masculine?
- Ok, ok. Bon, tu sais que je me sens bizarre depuis que tu nous a présentés?
- Non, je sais que tu te sens bizarre depuis que vous vous êtes vus!
- Ouais bon ok, chipote pas hein! Enfin, quoi! Je ne pense qu’à Elian, matin midi et soir! Et dès qu’il est dans les parages, je ne fais que penser à lui! Je ne suis pas gay et je ne sais même pas s’il l’est! D’ailleurs je crois qu’en fait je m’en fout qu’il le soit ou pas. Je crois bien que je suis amoureux.
Etrangement, au lieu de les voir s’extasier, je les voit échanger un regard rapide. Quel message est donc passé dans cet échange? De la surprise? De la moquerie? Ou bien autre chose?
- Euh, Hugo?
Ouais, ça devait être autre chose. Un délire entre eux surement.
- Tu crois vraiment qu’Elian est un mec?
Hein? Parce qu’il aurait pu être autre chose? Un mec c’est un mec non?
- Bah ouais. C’est vrai que des fois, il a l’air efféminé et qu’il porte des jupes en dentelles et tout, mais bon… Je sais pas. J’ai un truc avec lui, j’arrive pas à me le sortir de la tête!
Et voilà! Ils ont encore ce fichu regard! Et il ont même un sourire…complice! Raaaah! Ils m’énervent vraiment!
- Euh bah ok mec.
Ils croient que je ne les voit pas. Mais je vois très bien qu’ils sont à deux doigts d’éclater de rire.
- Vous faites chier.
Tsu qui me répond en souriant:
- Oui on sait. Bon, et si je te propose d’organiser une rencontre entre Elian et toi? Ça pourrait peut-être te décoincer? Parce qu’excuse-moi de te le dire, mais ça crève les yeux que tu en pince…pour lui.
Et Brian d’ajouter:
- Ouaip. D’ailleurs si je ne me trompe pas, elle…Enfin il, en pince pour toi aussi. Il suffit de le regarder un peu, il rougit dès qu’on parle de toi ou qu’il te voit.
AH BON????
Minute papillon. Il a dit « elle »? Et pourquoi aurait-il un faible pour moi d’ailleurs? Lui est remarquable mais moi? Je suis tout ce qu’il y a de plus banal hormis mon style vestimentaire très porté dans le Goth et le Métal. Je suis brun, fin et de taille moyenne. Quoi d’excitant chez moi?
 - Ce serait vraiment sympa une sortie entre nous. Il y aurait toute la bande : Cyril, Louise et Annie! Et avec Elian ça ferait un nombre impair mais on s’en fiche. Je m’arrangerais pour vous laisser en tête à tête. T’en pense quoi?
Absolument pas envisageable.
- J’en pense que non. S’il est devant moi, aucun mot ne va sortir de ma bouche. Ou alors si ça arrive, ça va être une grosse connerie.
Tsu hausse les épaules.
- A toi de voir.

Cela va faire une semaine qu’on a eu cette discussion tous les trois, et je n’ai toujours pas trouvé de solution. Néanmoins, si on regarde comment est le destin, je peux dire sans me tromper que c’est un beau salaud.
Il est 17 heures, et nous venons de sortir de cours - inutile de préciser dans quel état se trouve mon cerveau après 3 heures de philo, c’est de la bouillie.
Notre journée de cours est finie, mais il reste encore les devoirs à faire, et rien que le fait d’y penser me fait déjà chier. Là je suis sur le chemin du retour, et comme on habite un peu tous dans le même secteur, Tsukumo, Elian, Cyril, Louise et Annie empruntent la même route que moi.
Arf, j’ai envie d’une cigarette…
- Hé! Le trou d’uc! Fais gaffe, t’as faillit te faire renverser! Non mais t’es complètement barjo s’pèce de pauv’con!
Génial. Absolument génial!
Voilà ce que ça donne d’avoir la tête dans les nuages au moment de traverser une rue! Qu’y a-t-il de pire que d’être sauvé in extremis puis insulté de la pire des manières - même si c’est mérité - par la personne qu’on aime?
Et pourquoi bordel de merde, a-t-il fallu que ce soit lui??
- Hem, excuse-moi Elian. Vraiment désolé.
- Ouais c’est ça excuse-toi! Mais c’est pas tes lamentations qui vont me soulager de la frayeur que j’ai eue! En plus t’as pas choisis une petite voiture genre Twingo! Non! Toi t’as pris le maxi gabarit! Le camion modèle 36 tonnes de première classe! Merci bien!
Pourquoi est-ce maintenant qu’on doit se parler? Pourquoi dans ce genre de circonstance merdique? Ca n’aurait pas pu se faire, je sais pas moi, autour d’un verre, ou durant un anniversaire? Finalement je crois que ma connerie va au-delà de ce que je croyais qu’elle allait. J’aurais dû écouter Tsu, une rencontre privée aurait été beaucoup mieux.
- Oui je sais tu as raison, mais je t’ai dit que j’étais désolé!
Furieux et rouge de colère, mon ange blond aux yeux violets me fait volte face et me hurle dessus:
- Fait chier! T’es qu’un crétin!
Puis il fait demi-tour, le pas raide et les poing serrés.
Tsu et Cyril qui nous regardent de loin chuchotent entre eux. Annie et Louise rattrapent Elian et essaient de le cuisiner. Mais il les envoi bouler d’un regard noir.
Wouah, même en colère, il me fait de l’effet! Là ça urge, faut vraiment que je me déclare!
Sans plus réfléchir, je m’élance dans la rue, quitte à me faire écraser, et parvient à calquer mon pas sur le sien.
- Euh, Elian…
Je transpire et je suis nerveux. Je déteste ça. Ce genre de comportement me donne une allure coincée et étriquée après, et je n’ai plus du tout l’air cool et métalleux.
- Euh, si tu voulais bien m’écouter ce serait sympa…
- Raah! Et pourquoi je devrais t’écouter? T’es pas du tout doué en communication d’abord!
Cet idiot, il m’énerve à m’insulter sans arrêt au lieu de m’écouter!
- Ouais je suis pas doué, mais toi non plus! J’ai parlé avec Tsu et Brian. Ils m’ont dit ce que tu ressentais pour moi et…
- JE VAIS LES TUER!
- Hein? Quoi, quoi qui? Qui va tuer qui? Va y avoir du sang?
Bon sang. Depuis quand faire une déclaration d’amour est-il si compliqué?
Comme si je n’avais pas assez à faire avec un hystérique butté et en colère, la poisse vient de me jeter une sangsue commère particulièrement tenace dans les bras.
- Louise, casse-toi. Ca te regarde pas.
- C’est toujours ce qu’on me dit. Mais heureusement pour moi et pour vous que je n’écoute jamais quand on me dit ça!
- Sérieux meuf, barre-toi!
Louise, qui adore les ragots, qui accessoirement n’a pas vraiment d’amis, et qui déteste être reléguée au second plan, vient de s’incruster dans la conversation. Enfin…Si on peut appeler ce pitoyable essai de communication, une conversation.
Alors qu‘on passe dans une aire de jeux, j’entend au loin les voix des autres qui hurlent à Louise de nous foutre la paix, mais je ne les calcule pas. Excédé, je lance un regard méchant à Louise avant de rattraper Elian et de le prendre par le bras. Il faut que ça sorte. Je n’en peux plus.
- Ecoute Elian, je…Je t‘aime.
Pour mon plus grand bonheur, et ma plus grande angoisse, les yeux d’Elian s’ouvrent grand comme des soucoupes et se mettent à briller de mille feux. Quelle beauté!
- Tu…Tu te fous de moi?
- Nan. Pas du tout.
- Génial!
Sans prévenir, il me saute au cou, et j’enfouis d’abord mon visage dans la masse soyeuse de ses cheveux, avant de happer ses lèvres avec gourmandise, scellant ainsi notre premier baiser.
Je littéralement sur un petit nuage! J’ai l’impression que mes pieds ne touchent plus le sol, c’est vraiment décoiffant comme expérience! Mais alors que je suis en pleine lévitation sur la Canopée, je sens simultanément mon cœur se gonfler d’amour dans ma poitrine, et j’ai la tête qui tourne tant j’ai l’impression de rêver. Depuis trois mois que je rêve de cet instant, si j’avais su que cela aurait été aussi facile, je l’aurais fait depuis bien longtemps!
Maintenant je peux mourir heureux!
- Dis-donc, tu en as mis du temps à te déclarer! Mais au moins tu as réussi à le faire, c’est cool!
Quittant des yeux le divin fasciés de mon angelot d’amour, je baisse le regard vers Tsu qui nous à rejoint, accompagnée des autres, Cyril, Annie et…Louise.
Le sourire aux lèvres et le regard pétillant, elle nous regarde d’un air bienveillant, un peu comme l’aurait fait une mère sur ses enfants. Mais vu son expression maligne, j’ai soudain comme un mauvais pressentiment.
- Ouais c’est cool.
J’essaie gentiment de me dégager, mais Elian se colle à moi, me faisant bien comprendre qu’il ne voulait pas de distance entre nous. Sa réaction m’attendris. Moi aussi j’aime son contact.
Je soupire de satisfaction. Comme nous nous comprenons!
Mais Cyril trouve lui aussi le moyen de me casser mon trip.
- Allez Hugo! Maintenant dis-lui ce que tu penses qu’Elian est depuis le début de l’année! Je pense que sa réaction va être pas mal drôle à voir! Haha!
Plongés dans l’incompréhension la plus totale, Elian et moi échangeons un regard perdu. De quoi parle-t-il au juste?
Mais il insiste:
- Roh allez! Hugo, si tu ne lui dit pas, vous ne pourrez jamais avoir une relation normale!
Non, mais là je patauge complètement.
- Hein? Mais lui dire quoi? Et de quoi tu parles?
Tsu prend alors la relève du pauvre Cyril qui lui lève les yeux au Ciel, et me fait les gros yeux pendant qu’elle place ses poings sur ses hanches telle un conquérant.
- Mais que tu prends Elian pour un garçon!
- QUOI???
Alors là c’est le bouquet. Elian, qui jusqu’ici s’était collé à moi au point de presque se fondre sous ma peau, s’écarte brusquement. Ses yeux magnifiques jettent des éclairs.
- C’est quoi ces conneries? Depuis quand je suis un mec moi? D’accord, des fois je suis vulgaire, je pratique un sport martial et je fais pas un 90E. Mais en quoi est-ce que ça fait de moi un mec? Ou c’est que je suis pas assez féminine? Mais bordel qu’est-ce qu’il y a de plus féminin qu’une jupe et qu’une robe en dentelles? Hugo, tu m’explique?
Trop estomaqué pour pouvoir parler, je ne sais d’abord pas quoi dire. Il, ou plutôt elle, a raison. J’ai vraiment été stupide. Pendant tout ce temps je n’ai fait que voir le masculin chez Elian, et cela sans vraies raisons. De nos jours, les filles jurent parfois beaucoup plus que les garçons, un sport de combat n’est pas un facteur identitaire, et étant donné la finesse de son corps, je ne n‘aurais pas dû m‘attendre à ce qu‘elle ait un tour de poitrine défrayant la chronique. Alors pourquoi? Ai-je trop compté sur mes préjugés? Moi qui croyais ne pas en avoir….C’est râpé. D’ailleurs, tous les signes indiquant qu’elle était une fille étaient sous mon nez depuis le début! Les jupes courtes en dentelles ou à motifs divers, ce corps fin et gracieux, même sa voix! Bon sang, sa voix à elle seule aurait dû m’indiquer ce qu’elle était!
- Je…Je suis désolé ma chérie. J’ai vraiment été con sur ce coup là.
- Oui ça c’est clair! Mais bon t’es un mec, ça fait partie intégrante de ce que tu es, donc on va dire que ça te pardonne à moitié. Qu’est-ce qui t’as fait croire que j‘étais pas une fille?
- Bah écoute, déjà les corps androgynes ça existe, et j‘ai cru que c‘était le cas du tien même si je ne suis pas spécialiste! Et puis tu es un peu garçon manqué et tu portes des pantalons quatre fois sur cinq alors j’ai cru que tu était juste un mec efféminé qui aimait porter des jupes pour le fun. En plus je trouvais que ça t’allais très bien. Vraiment désolé.
Généralement, je n’aime pas qu’on se moque de moi. Mais là je dois avouer que je mérite largement l’éclat de rire général et le tonitruant « BAKA » lâché en cœur par Cyril, Tsu et Annie qui se gondolent de manière assez synchrone.
- Ouais bon ça va…
Elian me prend dans ses bras et dépose un rude baiser sur ma joue.
- Haha! T’es trop adorable! Je crois que c’est aussi de ma faute si la confusion s’est faite. En fait, le préfère mettre des baggy et des t-shirt bien larges qui cachent tout le matin quand je vais en cours parce qu’il y a toujours des pervers dans ma rue et dans le bus. Les jupes, je ne les met que lorsque je suis chez Tsu, c’est pourquoi j’en met si rarement. Et puis tu sais que j’habite en banlieue, alors en plus d’avoir un sale caractère, ça aide à aiguiser ma langue de vipère! J’avoue qu’avec tout ça, et surtout quand on a pas beaucoup de jugeote, deviner que j’étais une fille ne devait pas être simple!
Plus ou moins rassuré, je hausse les épaules.
- De toutes façons, que tu sois un mec ou une nana, je t’aime pareil!
- Haaaaan! Moi aussi je t’aime amour!
- Que c’est beau! Mais c’est pas le tout, l’horloge tourne les enfant, va falloir penser à continuer sinon on sera pas chez nous avant demain!
- Merci Tsu, j’aime quand tu casses l’ambiance…
- N’est-ce pas?
Je m’autorise à rire. Tout cette histoire est bien trop ridicule.
- Au fait, tu sais qu’Elian n’est pas mon vrai prénom?
Choqué, j’arrête immédiatement de marcher.
- Tu plaisantes?
- Euh non. Mais je t’assure que c’est rien de grave! C’est juste que…
- Non mais d’abord tu me dis que tu n’est pas un garçon mais une fille, et maintenant tu m’annonces que ton prénom n’est pas ton prénom? Mais t’es quoi alors? Un caméléon?
- Hugo, sérieux, arrête de me couper la parole, c’est chiant à la fin. Ce que je voulais te dire c’est qu’Elian n’est que le diminutif de mon prénom. Elian en entier donne Elianora!
Elianora…Comme c’est beau! Comme c’est doux, et poétique!
- Et je pense que si je n’avais pas demandé aux profs de ne m’appeler que par mon diminutif, il n’y aurait pas eu cette confusion un peu bête.
Bête oui, c’était le mot!
- Ok, donc ça signifie que la session révélation est terminée? Ou alors tu as d’autres secrets à me dévoiler sur ton identité?
Déposant d’abord sur mes lèvres un petit baiser sucré, elle me murmure ensuite:
- Bah, depuis que je suis gosse, j’ai toujours voulu être un garçon et depuis quelque temps, je suis devenue une grande fan de mangas Yaoi. Alors quand tu as cru que j’étais un mec, c’était une petite partie de ce rêve que tu as réalisé sans le savoir. Et puis, quand j’y pense, on aurait fait un très beau couple gay!
- Ah ouais?
Elle se met à rire aux éclats.
- Ouais!
- Mmmh, moi je pense pas.
- Je t’assure que si!
- Non.
- Si!
On a continué comme ça tout au long du trajet. Mais je ne sais pas qui a gagné puisque ça s’est fini en bataille de bisous.
Une fois arrivés au bout de la rue, j’attend avec elle que son bus vienne la chercher. Nos amis sont partis de leurs côtés depuis un moment déjà, mais je savoure ces derniers instants avec elle, même si je sais qu’on se reverra demain matin en cours.
Etrange comme les heures me semblent longues maintenant, comme si leur durée s’étirait à l’infini, alors qu’en fait elles ne contiennent que soixante secondes.
- Mmmh, comme je suis bien avec toi!
Oh oui, moi aussi je suis bien avec toi ma douce. Pour toi je pourrais même rester assis à cet arrêt de bus toute ma vie si cela pouvait te faire plaisir. Je ferais dix fois, cent fois, mille fois, le tour de la planète si tu me le demandais. Tout comme je pourrais te demander de m’épouser ici-même, si tu me le demandait car je sais que tu es celle que j‘ai attendu toute ma vie sans le savoir, celle de qui j‘ai rêvé durant mes nombreuses nuit passées à voyager. Je serais prêt à faire tout cela et bien plus encore, et ce tout simplement parce que tu m’es plus précieuse que tout dans l‘univers, ma huitième merveille du monde.

 

Clemzy~ 

 

Commentaires

Braillane! :o le 12-06-2011 à 17:17:51
Hey! Pas mal cette histoire! C'est plein de rebondissements, j'ai creusé pour comprendre qui était Elian jusqu'à ce que j'arrive plus loin dans la narration! Il y a des petites surprises qui tiennent en haleine, c'est sympathique! Sourire


Je retrouve bien le caractère de tout le monde aussi! ^_^

Bref, bonne histoire, c'est mignon!


P.S: J'adore tes pseudos débordants de joie Jessica! ;p
pumky le 12-06-2011 à 01:26:22
trés belle histoire ,bien racontée, j'ai adorésmiley_id119154.

Et savoir que cette histoire n'est pas que de la fiction la rend encore plus belle!!! smiley_id119180
Tsu ! le 11-06-2011 à 22:21:11
J'ADHERE!

J'ADORE !


: D


On rend tous très bien ! : D

Chapeau bas l'artiste ! ^___^
Tsu ! le 11-06-2011 à 22:20:57
J'ADHERE!

J'ADORE !


: D


On rend tous très bien ! : D

Chapeau bas l'artiste ! ^___^
corpsebride le 09-06-2011 à 23:43:11
Eh bien,elle est pas mal cette version Yaoi d'Hugo et Elaura...Hugo fasciné par ce jeune homme (?) au visage d'Ange,ce Elian,qui s'avère être en vérité,une Elianora...Il est un peu "miro" le pauvre,mais bon,c'est l'amour qui rend aveugle,hein! xD

Celui-ci qui demande des conseils à sa copine Tsukumo et son fiancé Brian (Bien trouvé,je devrais le ressortir de temps en temps,pour le titiller un peu....;D)On a même droit aux répliques cultes d'Alex ("Euh bah ok Mec!")Et le franc parler d'Elau est rendu à la perfection:"C’est quoi ces conneries? Depuis quand je suis un mec moi? D’accord, des fois je suis vulgaire, je pratique un sport martial et je fais pas un 90E. Mais en quoi est-ce que ça fait de moi un mec? Ou c’est que je suis pas assez féminine? Mais bordel qu’est-ce qu’il y a de plus féminin qu’une jupe et qu’une robe en dentelles?" xD

Pas mal du tout!!!! Langue

J'aime bien la fin...Très comique,et Elaura qui s'énerve après l'autre qui sait plus ou se mettre.C'est tellement mignon,un beau cadeau....Et le titre! <3

Pleins de bisous ma Beauté! Sourire

J'adhère!!!!!! Clin doeil